samedi 13 juin 2015

La confession de Claude, d'Émile Zola

Éditeur : Le livre de Poche (collection Les Classiques de Poche), édition avec dossier, notes et introduction de François-Marie Mourad
Première publication :1865
Nombre de pages : 312
Genre :  roman

Quatrième de couverture

« Cette histoire est nue et vraie jusqu’à la crudité. Les délicats se révolteront. Je n’ai pas pensé devoir retrancher une ligne, certain que ces pages sont l’expression complète d’un cœur dans lequel il y a plus de lumière que d’ombre. Elles ont été écrites par un enfant nerveux et aimant qui s’est donné entier, avec les frissons de sa chair et les élans de son âme Elles sont la manifestation maladive d’un tempérament particulier qui a l’âpre besoin du réel et les espérances menteuses et douces du rêve. Tout le livre est là, dans la lutte entre le songe et la réalité ». C’est en ces termes que le jeune Émile Zola, inconnu du grand public, présente son premier roman, La Confession de Claude, en 1865. Longuement méditée, loin des idées reçues sur le naturalisme, cette œuvre singulière et fiévreuse incite à découvrir un autre Zola, que le succès des Rougon-Macquart ne doit pas occulter.

Mon avis

Cela faisait quelques mois que j'avais envie de découvrir le premier roman de Zola et je ne suis pas déçue. Certes, ce n'est peut-être pas le meilleur de Zola, mais c'est le roman des origines, paru peu de temps après les Contes à Ninon (un an environ), une œuvre de jeunesse d'inspiration autobiographique qui n'est pas sans intérêt. 
J'ai d'abord été surprise par la forme épistolaire du roman (et par conséquent de l'utilisation du « je » tout au long du récit), plutôt inattendue chez Zola, et devenue rare au XIXe siècle. Mais on comprend très vite la nécessité de cette forme, puisqu'en réalité, le personnage de Claude, bien que fictif, est apparenté à Zola lui-même, et que les lettres qui constituent le récit, écrites par Claude à ses « frères », se réfèrent à une correspondance réelle entre Zola et ses deux amis à qui ce roman est dédié (P. Cézanne et J.-B. Baille).
Même si La confession de Claude n'a pas l'envergure d'un roman de la série des Rougon-Macquart, l'écriture est tout aussi belle ; une poésie bien à lui envahit malgré tout le pessimisme qui se dégage du texte, et on y trouve déjà la passion du futur maître du naturalisme pour la psychologie de ses personnages et son attirance vers les aspects les plus sombres de la condition humaine. À travers ce texte et le personnage de Claude se profile un jeune Zola idéaliste, plutôt naïf, que l'on ne soupçonne pas tant dans les œuvres postérieures.
Ce roman n'avait pas été réédité depuis des années, et cette édition avec dossier, enrichie de notes utiles et d'une introduction très intéressante, est bien pensée.

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire

"
"