dimanche 28 février 2016

Crime et châtiment, de Fedor Dostoïevski

Première publication : 1866
Nombre de pages : 728
Genre : roman

Présentation de l'éditeur (folio)

Seul l'être capable d'indépendance spirituelle est digne des grandes entreprises. Tel Napoléon qui n'hésita pas à ouvrir le feu sur une foule désarmée, Raskolnikov, qui admire le grand homme, se place au-dessus du commun des mortels. Les considérations théoriques qui le poussent à tuer une vieille usurière cohabitent en s'opposant dans l'esprit du héros et constituent l'essence même du roman. Pour Raskolnikov, le crime qu'il va commettre n'est que justice envers les hommes en général et les pauvres qui se sont fait abusés en particulier. « Nous acceptons d'être criminels pour que la terre se couvre enfin d'innocents », écrira Albert Camus. Mais cet idéal d'humanité s'accorde mal avec la conscience de supériorité qui anime le héros, en qualité de « surhomme », il se situe au-delà du bien et du mal. Fomenté avec un sang-froid mêlé de mysticisme, le meurtre tourne pourtant à l'échec. Le maigre butin ne peut satisfaire son idéal de justice, tandis que le crime loin de l'élever de la masse, l'abaisse parmi les hommes.


Mon avis

Il est un peu tôt pour déjà annoncer LE coup de cœur 2016 (il y en aura sans doute d'autres), mais cela faisait longtemps qu'aucun livre ne m'avait autant passionnée ! Crime et châtiment est l'un de ces romans tellement connus et commentés qu'on a l'impression de les avoir déjà lus sans ne jamais les avoir ouverts... Mais je ne regrette pas de m'être enfin laissée réellement emporter dans ce  gigantesque chef d’œuvre de la littérature russe du XIXe siècle ! C'est une lecture captivante, qui, dès les premières pages, invite le lecteur au cœur d'une intrigue bien ficelée, quelque part entre ce qu'on appelle aujourd'hui le thriller psychologique, le roman social, le réalisme et le policier. Cette histoire est sombre, tortueuse, parfois malsaine. On entre quasiment dans la tête du meurtrier, on découvre une multitude de personnages complexes, incroyablement humains (les personnages masculins surtout, les femmes restent plutôt en retrait dans l'histoire et sont assez stéréotypées, mais rien de surprenant pour un roman du XIXe siècle). Meurtre, folie, misère, alcoolisme, déchéance, angoisse permanente... Il règne une atmosphère tragique, tendue, presque saturée, intrigante, voire mystérieuse, si bien qu'au bout d'un moment on ne sait plus vraiment qui est fou et qui ne l'est pas, où s'arrête et où commence la folie, qui est coupable de quoi (tout dépend de quel « crime » on parle), qui est à blâmer le plus, ni qui est le plus misérable de tous. Et l'envie de savoir, de connaître la suite, la fin de cette histoire, ne nous lâche pas du début à la fin.

Je remercie vivement Babelio et les éditions Thélème pour cette merveilleuse découverte via Masse Critique ! Je précise que j'ai reçu Crime et châtiment via Masse critique sous forme de livre audio, et que la lecture du roman par Pierre-François Garel est vraiment vivante, très agréable à écouter. J'ai essentiellement « lu » ce livre en l'écoutant dans ma voiture, lors de mes trajets quotidiens, mais c'était à chaque fois une déception d'arriver à destination et de devoir par conséquent mettre ma lecture sur pause jusqu'au prochain trajet : je n'ai donc pas résisté à continuer ou terminer certains chapitres en rentrant chez moi en me plongeant dans mon vieil exemplaire papier de chez Folio classique (que je n'avais d'ailleurs encore jamais lu) !
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