mercredi 27 mai 2015

Le Lys dans la vallée, d'Honoré de Balzac

Éditeur : Folio (mais il en existe évidemment beaucoup d'autres)
Première publication :1836
Nombre de pages : 448
Genre :  roman

Quatrième de couverture

Comme autrefois vous allez me rendre à la santé, Félix, et ma vallée me sera bienfaisante. Ils croient que ma plus vive douleur est la soif. Oh ! oui, j'ai bien soif, mon ami. L'eau de l'Indre me fait bien mal à voir, mais mon cœur éprouve une plus ardente soif. J'avais soif de toi, me dit-elle d'une voix plus étouffée en me prenant les mains dans ses mains brûlantes et m'attirant à elle pour me jeter ces paroles à l'oreille : mon agonie a été de ne pas te voir. « La bataille inconnue qui se livre, dans une vallée de l'Indre, entre Mme de Mortsauf et la passion, est peut-être aussi grande que la plus grande des batailles connues. » (Balzac).

Mon avis

Dans l’œuvre de Balzac, Le Lys dans la vallée fait partie des Études des mœurs de la Comédie humaine. Balzac voulait « refaire » le roman de Sainte-Beuve, intitulé Volupté, qu'il jugeait mauvais. Le Lys dans la vallée serait donc une réplique améliorée de Volupté. Cependant, il est important de noter que Le Lys n'est pas un simple roman d'amour. C'est un récit en partie autobiographique qui parle certes de l'amour (platonique) entre un jeune homme et une femme mariée, d'une éducation sentimentale qui fait écho au roman de Flaubert, mais aussi des relations mère-enfant et entre époux, du désir féminin, de politique (on est en pleine Restauration, et Félix joue un rôle important auprès de Louis XVIII dans la seconde moitié du roman), de religion, de maladie et de nature. 
C'est un roman sur la fragilité des êtres. Fragilité physique d'abord : les enfants de Mme de Mortsauf sont des petits miraculés, Félix lui-même est de santé fragile et paraît beaucoup plus jeune que son âge, M. de Morstauf est moralement et physiquement faible, il tombe malade et est toujours souffrant, puis vient le tour de Mme de Mortsauf ; et fragilité psychique ensuite : Mme de Mortsauf et Félix souffrent de leur enfance malheureuse et cherchent tous deux (chacun à sa façon) à combler leur manque d'amour maternel, M. de Mortsauf est en proie à de nombreuses crises et sautes d'humeur, etc.
Au-delà de sa volonté de défier et surpasser Sainte-Beuve, écrire Le Lys avait pour Balzac un double enjeu : parler de son enfance et de son amour de jeunesse pour une femme mariée et plus âgée que lui, et traiter de ce qu'il appelait « la grande question du paysage en littérature ». Dans Le Lys dans la vallée, Balzac décrit avec beaucoup de poésie les paysages de la Touraine, région si chère à son cœur. Sous la plume de Balzac, la vallée de l'Indre devient un lieu paradisiaque. C'est un des charmes les plus plaisants de ce roman (à mon humble avis).
Entre romantisme et réalisme, ce roman est « un roman par lettres » : à la demande de sa fiancée, le jeune homme raconte dans une longue lettre son amour passé pour Mme de Mortsauf, puis sa relation avec lady Dudley, une femme beaucoup moins vertueuse et parfaite que la première...
Bien évidemment, on sait depuis le début qu'on nage en plein romantisme, et que toute cette histoire ne peut pas bien se terminer...
Je n'ai pas lu tout Balzac, loin de là, celui-là n'est pas mon préféré (trop de longueurs à mon goût), mais c'est tout de même un beau roman, un classique à découvrir ou à redécouvrir. Je pourrais en parler encore des heures, il y a tellement à dire sur ce roman, mais le but ici n'est pas de disserter sur Le Lys dans la vallée, alors je n'en dirai pas plus !

 

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