samedi 16 mai 2015

Conte de fées à l'usage des moyennes personnes, de Boris Vian

Éditeur : Le livre de poche
Première publication : 1943
Nombre de pages : 125
Genre :  conte (parodie)
Préface de Noël Arnaud


Quatrième de couverture

« Il était une fois un prince beau comme le jour. Il vivait entre son chien et son cheval, à l'orée d'un bois, dans un château aux murs gris et au toit mauve... » C'est pour sa femme Michelle, convalescente, que Boris Vian rédigea en 1943 ce conte de fées où abondent les sorcières, les cavernes, les îles fantastiques, comme dans les romans de chevalerie médiévaux. Mais n'attendons pas, bien sûr, du futur romancier de L'Ecume des jours qu'il prenne au sérieux les mille et une péripéties qui jaillissent sous sa plume. Dès cette oeuvre de jeunesse, son jeu consiste à piéger le récit à coups de calembours, de clins d'oeil, de dérision et de burlesque. Il y excelle, et nous amuse autant qu'il s'amuse. 


Mon avis

Un petit livre qui se dévore aisément d'une seule traite. Une parodie de conte de fées très amusante que Boris Vian avait écrite en 1943 pour divertir sa femme en convalescence près une opération chirurgicale. Une oeuvre de jeunesse donc, d'autant plus intéressante qu'elle n'a pas été écrite pour être publiée et ne faisait pas partie, selon l'auteur, de sa production littéraire. Et pourtant, quel plaisir de découvrir ce petit conte où l'on retrouve toute la fantaisie, la poésie et l'humour de Boris Vian ! C'est une histoire absurde, avec des personnages loufoques et des situations complètement farfelues, le tout bien entendu bourré de jeux de mots et de contrepèteries en tout genre : rires garantis ! 
En plus, cette édition est vraiment complète : elle contient une préface intéressante, le conte intégral, la seconde version du conte (inachevée), les dessins en couleur de Boris Vian et de son ami Bimbo, et même le projet de suite que Vian avait imaginé (ébauche).
Et pour vous donner envie, je vous mets ici quelques citations piochées au hasard :

« La grève était de sable fin et les huîtres galopaient à perte de vue. Elles cherchaient des perles! En effet personne ne se demande jamais où les huîtres prennent leurs perles : c'était l'explication. »

« Pourtant il les emmena et leur donna à chacun un gâteau tellement sec que ni l'un ni l'autre ni l'autre (ils étaient trois) ne put l'avaler. »

« Dans cette ombre nageaient des bêtes bizarres, avec des plumes, qui faisaient cot ! cot ! codet ! Joseph ne sut pas ce que c'était parce qu'il faisait noir, mais il se dit que si il avait fait jour, ça aurait sûrement été des poules. »

« Alors elle disparut dans un nuage de fumée de cigarettes anglaises, et Joseph se demanda s'il n'avait pas rêvé une seconde fois, mais comme se pincer lui faisait aussi mal que la prmeière fois, il se dit qu'il allait encore lui tomber un crapaud dans l'oeil. » 

« a) Adoncques, Joseph chevauchoit, et drues pleuvoient sur lui les gouttes d'un sombre nuage. Et âpre étoit l'odeur d'ozone qui émanoit de la terre humide. Moult longtemps chevaucha-t-il, et l'entrée de LA caverne apparut...
b) « Ce style importun ayant pu empêcher la compréhension de cette importante partie de l'ouvrage... »


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